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Défaillances record en 2024 des entreprises de sécurité : La croisée des chemins

L’année 2024 a été particulièrement difficile pour le secteur de la sécurité privée, un pilier crucial de la protection des biens et des personnes. Selon le rapport Altares, les défaillances d’entreprises ont augmenté de 19 % par rapport à 2023, avec une hausse marquée de 56 % dans les prestations B2B. Ces chiffres traduisent les difficultés d’un secteur confronté à des pressions économiques et réglementaires.

Voici l’évolution entre 2023 et 2024 pour les entreprises de sécurité privée :

Défaillances de sécurité

Principales causes des défaillances :

1. Remboursements des PGE (Prêts Garantis par l’État)
Les entreprises, notamment les petites et moyennes structures, ont été fragilisées par les remboursements des PGE contractés durant la crise sanitaire. Couplés à des marges faibles et des retards de paiement, ces remboursements ont aggravé la crise de trésorerie.

2. Coûts liés aux nouvelles tenues
Depuis octobre 2024, les agents de sécurité doivent porter des tenues conformes à de nouvelles normes. Ces modifications ont entraîné des coûts importants pour les entreprises (achat, retrait et destruction des anciennes tenues).

3. Augmentation des coûts salariaux non répercutés
Les revalorisations salariales imposées en 2024 n’ont pas toujours pu être intégrées dans les contrats, faute d’indexation adaptée. L’Indice des Coûts de Revient de la Sécurité Privée (ICSP), bien que pertinent, n’est pas systématiquement utilisé par les clients pour ajuster les prix.

Impact sur le secteur :

Liquidations judiciaires
Avec une hausse de 18,9 %, ces liquidations révèlent qu’une proportion importante d’entreprises de sécurité privée n’ont pas pu surmonter la pression économique, entraînant des fermetures définitives et une instabilité accrue dans le secteur.

Prestations B2B
Les entreprises de sécurité opérant dans le B2B ont particulièrement souffert, en raison de plusieurs facteurs. Les appels d’offres au moins-disant ont comprimé les marges bénéficiaires, rendant difficile l’investissement dans des équipements indispensables. De plus, les retards de paiement (en moyenne 14 jours) ont mis une pression insupportable sur la trésorerie des entreprises, notamment des petites structures. Enfin, les investissements technologiques coûteux, notamment dans la vidéosurveillance et la cybersécurité, ont accentué les difficultés financières, car ces dépenses sont nécessaires pour répondre aux exigences du marché, mais trop lourdes pour de nombreuses entreprises déjà fragilisées.

Solutions envisagées :

Pour éviter que cette tendance ne se poursuive en 2025, plusieurs réformes sont proposées :

• Encadrer l’indexation des contrats sur l’ICSP pour mieux refléter les coûts réels.
• Anticiper les impacts réglementaires, notamment en apportant un soutien financier pour les changements majeurs comme les nouvelles tenues.
• Soutenir les PME dans le remboursement des PGE, avec des ajustements ou extensions de délais.

Un tournant pour 2025
La sécurité privée est à un moment critique : un soutien adapté est essentiel pour préserver sa compétitivité et garantir sa mission essentielle. Stabiliser ce secteur stratégique est un investissement pour la sécurité de tous. Voici l’évolution entre 2023 et 2024 pour les entreprises de sécurité privée.